Les origines du Scottish Terrier
Les origines du Scottish sont obscures, même si un Ecossais farceur prétendait que : « le Scottish terrier vivait dans les Highlands quand l’Europe subissait l’occupation romaine et même quand Abraham cheminait vers Canaan » !!
Une race de petits terriers à poil dur, élevée principalement pour le travail vivait il y a une centaine d’années, dans les Western Highlands et les Hébrides.
Des peintures, datant de 1850, prouvent que le type des Highland terriers était très varié. Certains étaient hauts sur pattes, d’autres près du sol, les oreilles étaient droites ou semi tombantes, par contre la queue était invariablement portée gaiement, il existait toutes sortes de robe : poil court, raide ou ébouriffé, peu fournie ou abondante.
La première référence littéraire de ce petit terrier date de 1815, dans un livre d’histoire naturelle, l’auteur fait mention d’une femelle « Scotch terrier à poil dur » appartenant au Gouverneur du Surinam.
En 1937, dans « History of Britain quadrupeds », Thomas Bell décrit deux races distinctes existant en Grande Bretagne à cette époque. L’une de ces races est probablement l’ancêtre des Black and Tan, Manchester et Fox terriers. La seconde appelée « Scotch terrier à poil dur » différente de la première par son poil dur et rêche, ses pattes courtes et solides, sa couleur est généralement blanc sale avec des variantes. Il est admis que ce terrier à courtes pattes serait l’ancêtre des terriers écossais : Scottish, Cairn, West Highland, et probablement du Yorkshire.
La première exposition canine date de 1859 mais il faudra attendre encore une vingtaine d’années pour que soit créée la classe « Scotch terrier à poil dur ». A peu près à la même époque fut rédigé le premier standard. Un fait important est à noter, ce sont les couleurs reconnues : variation de toutes les teintes de gris, bringés, la meilleure couleur étant le bringé roux avec un museau et la pointe des oreilles noires.
Ce type de Scottish terrier se développa dans les régions d’Ecosse : Blackmount part of Perthshire, Moor of Rannoch, et les districts avoisinants. Vers 1880 un certain Captain Mackie se rendit dans ces contrées à la recherche de terriers. Il rendit visite aux chasseurs de renard qui avaient les mêmes lignées de terriers depuis plus de 60 ans, et les chiens qu’il acheta furent ceux qui fondèrent la race actuelle.
Un des premiers géniteurs fut Bonnacord, champion de 1879/1880. Il eut un fils Rambler qui fut très utilisé comme étalon. Rambler produisit de nombreux champions et particulièrement deux mâles, nés à l’élevage Gouroch appartenant au Captain Mackie et à Mr Mc Call, les Champions Dundie et Alister. Dundee était le résultat du croisement de Rambler et de sa demi-sur, Alister du mariage de Rambler et de l’une de ses petites-filles.

Photo : © Chantal LE PAPE
Ces deux chiens sont considérés comme les piliers de la race. Ils étaient de type très différent, et produisirent des chiens également très différents. Dundee était bringé, d’un poids de 24 livres, de construction puissante et ayant des oreilles larges. Alister, par contre, était plus léger, et étrangement, puisqu’à cette époque la couleur était inconnue, il était noir.
Lorsque l’on reprend la description du standard établi en 1879, les caractéristiques principales sont les mêmes qu’aujourd’hui : « très musclé, taillé pour un travail ardu, de la sagacité, intelligent, courageux en toutes circonstances… », « La tête est très longue, le museau très puissant…les yeux sont foncés, bien enfoncés dans la tête, noisette foncée, brillants et expressifs avec des sourcils importants… les oreilles très petites, dépourvues de longs poils ou de frange… », « Le corps donne une impression de puissance… il est couvert d’un poil dur, très dense et résistant aux intempéries… » A cette époque, le Kennel Club autorisa l’épilation, et l’usage du couteau, ciseaux etc. ainsi les robes abîmées devinrent plus abondantes, plus longues et quelquefois ondulées.
En 1883, le Scottish terrier Club de Grande Bretagne fut fondé par H.J. Ludlow, suivi en 1888 par le Scottish Terrier Club d’Ecosse. Les deux associations adoptèrent le même standard.
Avec le temps la couleur noire devint la plus populaire, et de 1927 à 35, il était presque impossible de trouver un champion d’un autre coloris.
A la fin du 19e siècle, Robert Chapman fit son entrée dans l’histoire de la race, il laissera une trace indélébile dans son développement. Il éleva son premier champion Heather Queen en 1896, il s’occupa de son élevage Heather jusqu’à sa mort, celui-ci fut repris par ses fils jusqu’en 1944.
En France, le Scottish connaîtra sa popularité dans les années 30, grâce à Pol Rab qui l’immortalisera, sous sa plume, avec son facétieux cousin le Fox Ric, sous le nom de Rac. Longtemps ce nom restera comme appellation populaire de la race. Entre les deux guerres, il sera une fois de plus célèbre quand il deviendra, avec le Westie, le symbole de la célèbre marque de whisky Black and White.
Vers 1950, deux femmes commenceront l’élevage : Mme Dufau-Salles (Affixe Crizy Baita) et surtout Mme Williams et son élevage « de Ramby ». Peu nombreux étaient les scottish à cette époque.
Dans les années 70, ils étaient plus présents dans les expositions où les inconditionnels de la race se disputaient les premières places.
Ceci est surtout dû aux difficultés de reproduction liées à la race, les césariennes étant fréquentes.
Contrairement à la Grande Bretagne, la progression des naissances n’a pas subi la même évolution que celle de ses cousins Cairn et Westie. Cela s’explique, peut être, par le fait que son physique et son caractère ne font pas l’unanimité, et qu’il reste le chien d’une minorité d’inconditionnels de la race, ne nous en plaignons pas !
Le caractère et éducation du Scottish terrier
Le Scottish a un look bien particulier qui le fait ressembler à un vieux colonel anglais. Son air distant en décourage plus d’un, d’autant plus qu’il ne fait aucun effort pour séduire les étrangers qui l’intéressent peu.
Il ne faut pas se fier à son air un peu snob, en réalité, il est très gai, très enjoué, capable de toutes les facéties, et il possède une forte personnalité.
Très jeune, il surprendra son maître par sa maturité. Il fait très peu de bêtises, mais n’est pas pour autant « bonnet de nuit », il participe avec entrain aux jeux des enfants.
On pourrait le croire têtu, ce qui est faux, en réalité, il obéit à son heure. Ce n’est pas du tout un chien soumis, mais il connaît toutefois les limites à ne pas dépasser. Il déteste que l’on chamboule ses habitudes.

Photo : © Chantal LE PAPE
Vous n’obtiendrez rien de lui si vous le punissez ou le grondez sévèrement, il faut savoir user de ses faiblesses.
Parmi la famille il choisira son maître, avec lequel il aura des rapports privilégiés différents d’avec le reste des autres membres de la famille auxquels il sera aussi très attaché mais avec qui il aura un autre comportement.
C’est un excellent gardien qui sait défendre sa propriété. Sa voix est impressionnante pour sa taille et les intrus devront se méfier de ses mâchoires puissantes.
Il n’est pas très sportif, il est préférable de limiter la longueur des promenades car, avec ses courtes pattes, il se fatigue vite. Il adore l’eau, il faut donc être très vigilant car nombreux sont les Scotties qui se sont noyés dans les piscines privées.
Le Scottish de couleur froment est plus vif et plus enjoué que ses cousins noirs ou bringés, même lorsqu’il vieillit il reste toujours très gai. Il semble que ce soit plus lié à ses origines qu’à la couleur car il y a des noirs, issus de froment, qui ont le même comportement. En effet, les froment sont en grande majorité issus de lignées américaines, où les éleveurs avaient surtout travaillé pour obtenir des chiens de concours avec du « punch ».
Le Scottie n’est donc pas le chien de n’importe qui car il a un fort caractère.
Le physique du Scottish terrier
Aspect général
La ligne de ce chien est particulièrement remarquable. Il faut le génie d’un Ecossais pour avoir réussi à obtenir avec des croisements judicieusement choisis un chien si typé qu’il est presque devenu une caricature !
Terrier destiné à la chasse sous terre, même s’il est devenu aujourd’hui un chien de salon particulièrement prisé par des amateurs de chien hors du commun, sa morphologie est adaptée à ce sport : corps trapu, petite taille, membres courts.

Photo : © Chantal LE PAPE
Tête
Peu de chiens ont une tête aussi exceptionnelle que la sienne : un rectangle. Elle doit être longue mais bien proportionnée, le crâne et le chanfrein sont d’égale longueur et parallèle, le stop doit être léger mais bien net. La tête est étroite mais proportionnée à la longueur, et celle-ci doit s’harmoniser avec le corps.
Oreilles
Un mauvais port d’oreilles détruira tout l’ensemble de la tête. Elles ne doivent être ni trop grandes, ni trop petites, et peu larges à la base.
Yeux
Ils sont très expressifs et reflètent l’intelligence du chien. Ils ne doivent jamais être ronds et globuleux. Un il clair est un défaut, mais peut être toléré chez un chien de couleur froment ou bringé clair.
Mâchoires
Les mâchoires du Scottie sont impressionnantes, il est surprenant de trouver des dents aussi grandes sur un si petit chien. L’articulé doit être parfait, les incisives supérieures recouvrant dans un contact étroit les inférieures. Les incisives ont la particularité d’être en forme de fleur de lys.
Il n’est pas accepté de prognathisme inférieur (grignard) ou supérieur (bégu) ni de bord à bord.
Corps
Le dos est court. Le rein puissant. Un Scottie doit être le plus près du sol possible, de type « basset » contrairement au Westie ou Cairn. La ligne de dos doit toujours être parfaitement droite. Il est très compact et la tendance veut qu’il soit « enveloppé », on de doit jamais sentir les côtes. Un chien trop maigre paraître long. Une éleveuse réputée disait « on doit pouvoir jouer aux cartes sur le dos d’un Scottie ! »
Queue
Nous n’avons pas de taille précise pour celle-ci mais elle doit être moyenne, toujours proportionnée au corps. Une queue légèrement courbée est acceptée, ce qui arrive lorsque le chien a tendance à s’exciter à l’approche de ses congénères. Certains propriétaires s’inquiète de ce que leur chien n’ait pas la queue droite toute la journée. Le port de queue est un état d’esprit du chien, s’il est gai : elle sera droite, s’il a fait une bêtise : elle sera basse, s’il a peur : elle sera entre les pattes.
Elle est naturelle, jamais écourtée, et ne doit jamais être couchée sur le dos.
Poil
Le poil est double : un sous-poil court et un poil de couverture dur pour former une protection aux intempéries.
Les chiens vivant dans les appartements surchauffés n’ont pas besoin de se prémunir contre le froid contrairement à leurs ancêtres ou aux chiens vivant en élevage, aussi leur sous-poil est souvent pauvre.
Le poil doit être naturellement dur, mais des shampoings, mal appropriés, répétés ou des tontes fréquentes ont raison des meilleures qualités de robe.
Couleur
La couleur la plus répandue et la plus demandée est bien entendu le noir qui n’est d’ailleurs pas la couleur initiale puisqu’à l’origine ce chien était bringé. Cela explique la présence de poils clairs dans des robes noires, et que le noir ne soit pas dominant dans les mariages entre bringé et noir. Le bringé comporte toute une gamme de coloris variant du presque noir, au gris plus ou moins foncé, jusqu’au bringé roux ou blond.

Photo : © Chantal LE PAPE
Si le noir a les faveurs du public, les amateurs ont généralement une préférence pour le bringé, car la qualité du poil est bien supérieure : plus dur, plus fourni. La peau est plus saine que chez le noir qui a tendance aux pellicules.
La troisième couleur, la plus rare, est le froment. Peu fréquente car pour l’obtenir les deux parents doivent être porteurs du gène froment qui est récessif.
Depuis une quinzaine d’années, le froment s’est bien développé en France, et nombreux sont les champions de France de cette couleur.
Le froment a une qualité de poil exceptionnelle, sa peau est très saine et contrairement au noir, n’a pas d’odeur.
Poids et taille
Nous avons eu pendant des années des chiens beaucoup trop lourds, bien en dehors du standard. La tendance s’est inversée et l’on trouve souvent des trop petits gabarits. Il faut donc veiller à ce que l’élevage français produise des sujets bien dans le standard. Hauteur au garrot de 25,4 cm. Poids de 8,6 à 10,4 kg.
La santé du Scottie
Un peu plus sophistiqué que ses cousins, le Scottie est un peu plus fragile au niveau santé, il faut donc être rigoureux dans son alimentation, lui donner une nourriture bien adaptée et ne pas en changer.
Certains sujets ont tendance à avoir des pellicules et le poil gras, surtout chez les noirs. Vous lui donnerez donc des bains avec un shampoing spécial et veillerez à bien entretenir sa fourrure.
Le Scottish ne vit pas très vieux, environ une douzaine d’années, bien sûr il y a toujours des exceptions mais ceux qui dépassent l’âge de 15 ans sont rares.
La crampe du Scottie
C’est une pathologie qui ne semble exister que chez le Scottie. Les symptômes ne sont pas faciles à mettre en évidence. Lorsque le chien se repose ou se livre à un exercice modéré, rien n’apparaît, mais lorsqu’il est énervé ou qu’il a beaucoup couru, son dos s’arque et sa locomotion devient difficile. La crampe du scottish peut se produire vers 6 semaines. Les chiens affectés par cette anomalie en montrent généralement les symptômes dans leur première année, il semblerait que cette crampe soit due à une lésion du système nerveux central. Des myorelaxants font généralement passer la crise.
L’anomalie réside dans le système nerveux, elle n’altère ni l’intelligence ni la vigilance de l’animal, ni sa santé, son espérance de vie n’en est en aucun cas raccourcie. Les Scotties atteints de cette crampe ne sont pas invalides et restent d’excellents chiens de compagnie. Il faut éviter les exercices trop violents et les causes d’énervement, ainsi les troubles n’apparaîtront plus ou peu.
La reproduction
L’explication du coût d’achat élevé d’un chiot de cette race, et du faible nombre de naissances, est principalement liée à sa reproduction.
Les mâles étant courts sur pattes, ont très souvent beaucoup de difficultés à saillir. Il est fréquent de devoir les aider soit naturellement soit en ayant recours à des inséminations artificielles.
Les césariennes sont très fréquentes car les chiennes présentent souvent une atonie utérine. Les chiots sont gros parfois plus de 300g, autant de facteurs qui entraînent des difficultés de mises bas.
Le toilettage du Scottish Terrier

Toilettage du Scottish Terrier
- Utiliser un couteau à épiler
- A Commencer par épiler sur le cou, juste derrière les oreilles.
- B Continuer sur le dos, épiler en descendant le long du cou et sur les épaules jusqu’au coude. Descendre en dégradé sur les côtés, et sur l’arrière-main.
- C Tailler la queue en carotte.
- D Tondre à la tête de coupe 3mm.
- E Arrondir le tour du pied.
- F Egaliser, si nécessaire, le dessous de la robe, et le tour des pattes avant.
- G Le poil du cou et de la poitrine sera tondu à la tête 3mm, à rebrousse-poil, descendre en biais légèrement sur l épaule, jusqu’au coude.
- H La tête sera tondue à la 3mm, à rebrousse-poil, les sourcils et la barbe égalisés aux ciseaux.
- I Les oreilles seront tondues à la tête de coupe 1mm.

Photo : © Chantal LE PAPE
Textes : © Chantal LE PAPE
Photographies :
- © Chantal LE PAPE
Élevage de Walescot
Chantal Le Pape
Le Boulay
27580 CHAISE DIEU DU THEIL – France
Tel : + 33 (0)2.32.32.67.47
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